Quand on parle de calculer lâimpact carbone dâun bĂątiment dans le cadre de la RE2020 comme pour l'expĂ©rimentation E+C-, on signifie le calculer sur un horizon temporel de 100 ans.
Dans le cas de lâACV dite statique, un poids Ă©gal est attribuĂ© aux Ă©missions rĂ©alisĂ©es, peu importe le moment oĂč elles sont Ă©mises dans le cycle de vie du bĂątiment. Finalement, câest comme si on considĂ©rait quâelles Ă©taient toutes Ă©mises aujourdâhui.
La mĂ©thodologie dâACV dynamique dĂ©crite dans la RE2020 propose au contraire de tenir compte de lâannĂ©e dâĂ©mission. On attribue donc un poids plus important aux Ă©missions qui sont Ă©mises au dĂ©but du cycle de vie par rapport Ă celles Ă©mises en fin de vie du bĂątiment puisque des gaz Ă effet de serre Ă©mis plus tard resteront moins longtemps dans lâatmosphĂšre en considĂ©rant lâimpact sur lâhorizon 100 ans.
Pourquoi choisir une méthode dynamique plutÎt que statique ?
La méthode dynamique permet de répondre à plusieurs problématiques qui ne sont pas prises en compte par la méthode statique :
- Le changement climatique doit ĂȘtre traitĂ© en urgence, aussi câest bien la quantitĂ© de gaz Ă effet de serre Ă©mise actuellement quâil faut rĂ©duire en prioritĂ©.
- Les scĂ©narios de fin de vie des matĂ©riaux (ce quâil se passera au moment oĂč ils seront remplacĂ©s dans le bĂątiment) sont conventionnels et basĂ©s sur des hypothĂšses actuelles. Ces scĂ©narios prĂ©sentent des incertitudes et câest aussi ce que propose de pondĂ©rer les coefficients de lâACV dynamique de la RE2020.
- LâACV dynamique a aussi la particularitĂ© de prendre en compte dans une certaine mesure de maniĂšre approchĂ©e la cinĂ©tique de dĂ©gradation des gaz Ă effet de serre dans lâatmosphĂšre, ce que ne fait pas la mĂ©thode statique.
Principe de calcul dynamique pour l'ACV bĂątiment
ConcrĂštement dans le cadre de la RE2020, on procĂšde Ă un calcul dynamique simplifiĂ© car on utilise les donnĂ©es environnementales statiques dĂ©jĂ disponibles sur la base de donnĂ©es de rĂ©fĂ©rence INIES auxquelles on applique Ă chaque annĂ©e un coefficient de pondĂ©ration tel que montrĂ© sur la figure ci-dessous. Si bien quâen fin de vie, lâimpact dynamique dâun composant est significativement plus faible que lâimpact en dĂ©but de vie du bĂątiment dans le cas gĂ©nĂ©ral.
đĄ Les fluides frigorigĂšnes ont un pouvoir rĂ©chauffant des dizaines de milliers de fois plus Ă©levĂ© que le CO2, c'est pourquoi sont mis Ă disposition des coefficients de pondĂ©ration spĂ©cifiques pour cette catĂ©gorie de composants. Pour en savoir plus sur la modĂ©lisation des fluides frigorigĂšnes dans la RE2020 et dans Vizcab Eval, c'est par ici đ
Impacts sur les calculs et la modélisation
Les ordres de grandeurs connus actuellement avec l'expĂ©rimentation E+C- (mĂ©thode statique) vont donc changer puisquâil peut y avoir des diffĂ©rences importantes entre un rĂ©sultat statique et dynamique. Il faudra sâapproprier la mĂ©thode et sâenrichir des retours dâexpĂ©riences pour dĂ©velopper de nouveaux rĂ©flexes en conception.
L'utilisation de cette mĂ©thode dynamique accentue les impacts en phases de production et dâĂ©dification par rapport Ă la fin de vie. L'ACV dynamique encourage donc indirectement Ă utiliser plutĂŽt des matĂ©riaux stockant temporairement du carbone.
Pour le modĂ©lisateur, la saisie sur un logiciel dâACV reste identique Ă la mĂ©thode statique, ce sont les logiciels qui calculent les impacts dynamiques Ă partir des fiches actuelles statiques de la base INIES. S'il souhaite faire un calcul rapide dâimpact Ă la main, il sera plus complexe qu'avec la mĂ©thode statique.
Pour comprendre en dĂ©tail le calcul d'impact avec la mĂ©thode dynamique, c'est par ici đ
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